L’attente qui sépare chaque nouveau joyau extrait de la mine d’or personnelle de Degiheugi est un peu celle qui nous tenaille à chaque exil forcé avec l’être aimé : on s’y résout en silence mais on s’abandonne à l’allégresse quand pointent les retrouvailles.
Deux ans donc après les cimes gravies sur « Endless smile », un septième sommet discographique s’offre à nous, panorama enchanteur où serpentent seize titres dans les méandres de la relation amoureuse. Une thématique qu’on ne présente plus, mais explorée ici avec une musicalité si saillante et distinctive qu’on ne peut que la qualifier de « degiheugiesque » : les valses du désir deviennent myriades de samples solaires, s’épanouissent dans la rondeur de synthés analogiques hérités de l’âge d’or de l’Edm. Durant l’ascension, vous profiterez ça et là de vues imprenables sur les côtes brésiliennes ou africaines, tandis que les invités du cru vous proposeront des escales en terres ragga (feat. Devi Reed), dans l’intimité d’une splendeur trip-hop (Astrid Van Peetersen) ou sur les traces d’un rap aux apparats princiers (Chill Bump, Chima Anya).