Andreas m'a contacté en me disant que depuis le temps qu'on se connaît,
et que le projet El Maout existe, il aimerait beaucoup venir en bretagne
pour me faire un clip. J'ai dit \"bon il va falloir que j'enregistre un
morceau mais oui viens\".
J'ai ensuite pensé à des lieux insolites où je voulais filmer; un ancien
hôpital, la cale d'un vieux bateau en déperdition,...je voulais réaliser
ce clip sur place, là où je vis, rendre un hommage en quelque sorte à
cette ville qui m'a accueillie. En plus de ça je me suis dit que ce
serait bien d'y voir des personnages qui vivent sur place, j'ai donc
fait appel à mon réseau et à la population pour trouver des figurants...
Je connais le regard artistique d'Andreas et je voulais avoir de
l'esthétique dans ce clip, chose qui n'était pas dans mes priorités
auparavant. J'aime l'idée de faire des portraits, les visages, les corps
parlent beaucoup sans avoir besoin d'en faire beaucoup...
S'est rajouté à ça notre quotidien, l'actualité( le confinement ), les
mouvements sociaux étouffés par une crise politique et non sanitaire à
mon avis. Le mouvement \"Black lives Matter\", les violences policières,
le port du masque ou le bâillon( qui symbolise parfaitement la censure)
et surtout la peur instauré dans la population afin de mieux régner. La
peur est maintenant présente partout, lorsque l'on se croise, lorsque
l'on se dit bonjour, lors de tout rassemblement sociale, festif, enfin
partout où il y a de la vie, de l'échange, de l'humain, c'est maintenant
la peur qui prend le dessus sur notre liberté.
Il fallait pour moi d'une manière ou d'une autre, évoquer ce sujet. On a
trouvé une façon de le suggérer sans pour autant rendre le clip
moralisateur ou trop frontal.